Comme le dit le dicton à la mode : « l’hiver arrive ». Même si la météo actuelle est plutôt clémente, l’hiver ne va pas tarder à arriver…
La question des sans-abri :
Cette période soulève évidemment de nombreuses questions concernant les sans-abri et la manière dont tous les services peuvent venir en aide aux victimes du froid. Même si l'hiver n'est pas aussi rigoureux qu'au Québec, nos amis belges subiront bientôt de plein fouet le froid européen. Ainsi, certaines mesures prises par les services publics permettent aux sans-abri de trouver un toit et du réconfort pour la nuit. Le café peut donc jouer un rôle prépondérant pour réchauffer les âmes, tout en devenant un vecteur de partage et de convivialité.
Entourer et Aménager le froid autour d'un café :
Dans le numéro 127 de la revue « Vie sociale et traitements », Jacqueline Fastrès publie un article intitulé : « « Boire un café », un indicateur de la lutte contre la désaffiliation ». Elle mène une étude sur le projet pilote installé dans la région de Tournai, en Belgique. Durant le plan « grand froid », entre novembre et mars, un centre d’accueil de nuit a été installé dans une ancienne caserne mise à disposition par l’armée. Il s’agit d’une des mesures prises par les services publics pour soutenir et accueillir les personnes ayant besoin d’un abri pendant la journée. Des solutions similaires sont également visibles en France avec la communauté Emmaüs. Lors des différents échanges et dans l’étude de Jacqueline Fastrès, « boire un café » est une revendication/expression qui revient souvent sous la plume des bénéficiaires de ces initiatives.
Le rôle social du café :
« Boire un café » ne fait pas seulement référence à la survie, mais bien aux relations sociales qu’elle génère. En effet, « derrière la boisson chaude, il y a un rituel d’accueil où le sentiment d’invitation est évoqué ». Le café est donc un moyen de réunir des personnes et des professionnels, qui peuvent aider à répondre à des besoins et des difficultés spécifiques. Le centre et le café sont un remède à la solitude, ainsi qu’un moyen de maintenir et de recréer des liens. En France, les camions d’Emmaüs circulent pour générer des moments de partage en réunissant des personnes sans domicile fixe, mais aussi des passants autour d’un petit-déjeuner. L’idée d’Emmaüs est de recréer du lien social entre des personnes différentes, autour d’un projet commun.
Initiatives montréalaises :
Crédit photo : La Presse
Plusieurs initiatives existent dans la région de Montréal pour soutenir et maintenir ce lien social. Si on devait n’en nommer qu’une, je citerais sans aucun doute le Café « Ô Deux Sœurs », au coin de Saint-Hubert et Rosemont . Il a ouvert ses portes aux personnes sans-abri grâce au mouvement « cafés en attente » de la propriétaire Julie Gilbert . Les visiteurs peuvent ainsi préparer un café ou d’autres plats disponibles qui seront servis plus tard aux moins fortunés. L’initiative qui a été lancée en 2013 fait aujourd’hui l’objet d’un site web qui regroupe l’ensemble des partenaires cafés. Si jamais vous avez une envie soudaine de café lors d’une balade hivernale, n’hésitez pas :)